Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/214

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12 sur S. Jean.) Pourquoi a-t-il été appelé le Sauveur du monde, si ce n’est parce qu’il devait sauver le monde ? Le médecin a donc fait tout ce qui dépendait de lui pour guérir le malade et celui qui ne veut pas suivre les prescriptions du médecin, ne doit attribuer sa mort qu’à lui-même. — S. Chrysostome : (hom. 28.) Il est beaucoup d’âmes lâches et sans force qui, pour multiplier plus librement leurs transgressions et s’endormir au sein de la plus profonde indifférence, abusent de la miséricorde de Dieu, et s’autorisent de ces paroles du Sauveur pour dire : « Il n’y a point d’enfer, il n’y a point de supplice, Dieu nous pardonne tous nos péchés. » II faut donc nous rappeler qu’il y a deux avènements de Jésus-Christ : le premier, qui est accompli ; le second, qui doit avoir lieu plus tard. Le premier a eu pour objet, non pas de juger nos crimes, mais de nous les pardonner ; dans le second, Nôtre-Seigneur viendra, non plus pour pardonner, mais pour juger. C’est du premier de ces deux avènements qu’il dit : « Je ne suis pas venu pour juger le monde. » Comme il est la bonté même, il ne veut pas juger, il nous remet tous nos péchés dans le baptême d’abord, et ensuite dans le sacrement de pénitence ; et s’il avait agi autrement, tous les hommes auraient péri sans exception, car tous ont péché, et ont besoin de la grâce de Dieu. Mais que personne ne s’autorise de ces paroles pour pécher avec impunité, et qu’il apprenne quel sera le châtiment de celui qui ne croit pas : « Il est déjà jugé. » Il dit précédemment : « Celui qui croit, n’est pas condamné, » remarquez, celui qui croit, non pas celui qui cherche avec curiosité. Mais qu’en sera-t-il de ceux dont la vie aura été souillée par le crime ?