Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/233

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« Celui qui tire son origine de la terre, est de la terre (c’est-à-dire est terrestre), et parle de la terre » (c’est-à-dire des choses terrestres.) — S. Chrysostome : (hom. 30.) Cependant Jean-Baptiste ne venait pas tout entier de la terre, il avait une âme et il participait de l’esprit, qui ne vannent point de la terre. Pourquoi donc déclare-t-il qu’il vient de la terre ? Cette manière de s’exprimer signifie simplement dans l’intention du Précurseur, qu’il est peu de chose, parce qu’il vient de la terre, qu’il est né sur la terre, et qu’il ne peut en aucune sorte entrer en comparaison avec Jésus-Christ qui est venu du ciel : « Il parle de la terre, » non pas dans ce sens qu’il parle d’après ses propres inspirations, mais comparativement à la doctrine de Jésus-Christ, comme s’il disait : Ma personne, ma doctrine sont trop inférieures pour entrer en comparaison avec la personne et la doctrine de Jésus-Christ ; elles sont ce qu’il convient d’être à la nature humaine et terrestre, comparée à celui en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science de Dieu. (Col 2, 3.) — S. AUG. (Traité 14.) Ou bien, ces paroles : « Il parle de la terre, » doivent s’entendre de l’homme qui suit ses propres inspirations ; car lorsqu’il parle un langage divin, c’est Dieu qui l’éclairé et qui l’inspire, comme le reconnaît le grand Apôtre : « Ce n’est pas moi, mais la grâce de Dieu avec moi. » (1 Co 15, 10.) C’est-à-dire que Jean, considéré en lui-même, vient de la terre, et parle le langage de la terre, et s’il vous a fait entendre le langage du ciel, ce n’est point de lui-même, mais par un effet de la grâce qui l’a rempli de ses lumières.




S. Chrysostome : (hom. 30.) Jean-Baptiste, ayant étouffé tout sentiment d’envie dans le cœur de ses disciples, leur parle de Jésus-Christ avec une plus grande liberté, car tout ce qu’il aurait pu dire auparavant eut