Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/257

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Car l’eau que je lui donnerai ira toujours en se multipliant ; les saints reçoivent, en effet, de la grâce, le principe et les semences des vertus, mais c’est à eux de les développer et de les faire croître par leurs travaux et par leurs efforts.




S. Chrysostome : (hom. 32.) Voyez comme Nôtre-Seigneur élève peu à peu cette femme jusqu’à la hauteur des vérités de la foi chrétienne. Elle a commencé par le regarder comme un juif transgresseur de sa loi. Lorsqu’elle l’entendit parler d’eau vive, elle prit ses paroles dans un sens matériel. Comprenant ensuite leur signification spirituelle, elle crut que cette eau pourrait étancher la soif pour toujours. Cependant elle ne savait pas encore quelle était cette eau, mais elle cherchait à le savoir, persuadée qu’elle était au-dessus des choses sensibles. Aussi écoutez ce qu’elle dit au Sauveur : « Cette femme lui dit : Donnez-moi de cette eau, afin que je n’aie plus soif, et que je ne vienne plus ici puiser. » Et elle place ainsi Jésus bien au-dessus du patriarche Jacob, dont elle avait cependant une si haute opinion.




S. AUG. (Traité 15.) On peut dire aussi que la Samaritaine se conduisait encore par les inclinations de la chair, elle fut charmée de pouvoir échapper au besoin de la soif, et elle s’imaginait que c’était nue promesse toute matérielle que Nôtre-Seigneur lui avait faite. Dieu avait préservé pendant quarante jours son serviteur Elie de la faim et de la soif. (R 3, 19.) Puisqu’il pouvait en préserver pour quarante jours, ne pouvait-il pas affranchir pour toujours de la nécessité de boire ? Cette promesse sourit à cette femme, et elle prie le