Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/259

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moment à dissimuler : « Jésus lui dit : Vous avez raison de dire : Je n’ai point de mari. » — S. AUG. (Traité 15.) Cette femme, en effet, n’avait point alors de mari, et vivait avec je ne sais quel homme dans une union illégitime et scandaleuse, Nôtre-Seigneur le lui rappelle avec une intention particulière et secrète en lui disant : « Vous avez eu cinq maris. »




ORIG. (Traité 13 sur S. Jean.) Examinez s’il ne serait pas possible dans le sens allégorique, de voir dans cette fontaine de Jacob l’ensemble des saintes Ecritures ; l’eau que donne Jésus, ce sont les mystères que contiennent les saintes Ecritures, et qu’il n’est pas donné à tout le monde d’approfondir ; car la lettre de l’Ecriture a été dictée par des hommes, mais ces mystères que l’œil de l’homme n’a point vus, que son oreille n’a point entendus, que le cœur de l’homme n’a point compris, peuvent être reproduits par les Ecritures ; or ils découlent de cette source qui rejaillit jusqu’à la vie éternelle, c’est-à-dire de l’Esprit saint qui est un esprit de sagesse, et sont révélés à ceux qui ne portent plus en eux-mêmes au cœur d’homme, et qui peuvent dire avec l’Apôtre : « Pour nous, nous avons l’esprit de Jésus-Christ. » (1 Co 2, 16.) Celui donc qui n’entre point dans la profondeur des paroles, peut bien goûter quelques instants de repos, mais pour retomber bientôt dans le doute. Celui, au contraire, qui boit de l’eau que Jésus lui donne, voit jaillir en lui la source de toutes les vérités qu’il cherche à connaître, et à mesure que l’eau s’élève, son âme s’envole à la suite de cette eau qui jaillit jusqu’à la vie éternelle. Cette femme voulait, sans recourir à l’eau de Jacob, parvenir à la vérite