Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/289

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il semble qu’il eût été plus logique de dire qu’un prophète n’est point honoré dans sa patrie, s’il avait évité d’aller dans la Galilée et qu’il fût resté dans la Samarie. Voici à mon avis l’explication de cette difficulté : Jésus ne resta que deux jours dans Samarie, et tous les Samaritains crurent en lui ; il prolonge son séjour dans la Galilée, et les Galiléens refusèrent de croire en lui, et c’est ce qui lui fait dire qu’un prophète est sans honneur dans sa sa patrie. — S. Chrysostome : (hom. 35.) On peut dire encore que l’Evangéliste ajoute cette réflexion, parce que le Sauveur ne se rendit pas à Capharnaüm, mais dans la Galilée, et de là dans la ville de Cana ; car la patrie dont il est ici question est Capharnaüm, et pour se convaincre qu’il n’y reçut aucun honneur, il suffit de se rappeler les paroles qu’il a prononcées lui-même : « Et toi, Capharnaüm, qui t’es élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissé jusqu’aux enfers. » (Mt 11) L’Evangéliste appelle la patrie du Sauveur le lieu où il paraît avoir passé la plus grande partie de sa vie.




THEOPHYL. On peut donner encore cette explication : Jésus, en sortant de la ville de Samarie se rend dans la Galilée, il pouvait donc paraître étonnant qu’il n’y restât pas plus longtemps, l’Evangéliste en donne la raison, c’est qu’il n’y était nullement honoré, ce qu’il déclare on ces termes : « Un prophète n’est point honoré dans sa patrie. »




ORIG. Approfondissons davantage cette parole. La Judée était la patrie des prophètes, et personne n’ignore qu’ils n’ont reçu des Juifs