Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/347

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la dépendance où Jésus se trouve vis-à-vis de Dieu comme Fils de l’homme ; ou même de cette nature simple et immuable qui appartient au Fils mais qu’il a reçue du Père, nature pour laquelle entendre, voir, être sont une seule et même chose, de sorte que la faculté de voir, d’entendre lui vient du même principe que son existence, (chap. 17) Il juge selon qu’il entend, parce que le Verbe ayant été engendré pour être la vérité, il doit nécessairement juger selon la vérité, (chap. 18) « Et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, » etc. En parlant de la sorte, Nôtre-Seigneur veut rappeler à notre pensée cet homme qui, en cherchant sa volonté et non la volonté de son Créateur, ne porta point de lui-même un juste jugement, mais obligea Dieu à porter sur lui ce juste jugement. En faisant sa volonté, il crut qu’il échapperait à la mort, et en cela son jugement ne fut pas juste. Il fit donc sa volonté et en fut puni par la mort, parce que le jugement de Dieu est juste, C’est ce jugement auquel le Fils de Dieu se conforme en ne cherchant pas sa volonté en tant qu’il est le Fils de l’homme, non pas que sa volonté n’ait aucune part dans le jugement qu’il rend, mais parce que cette volonté qui lui est propre est en tout point conforme à la volonté du Père. — S. AUG. (Traité 19.) Je ne cherche pas ma volonté propre, c’est-à-dire la volonté du Fils de l’homme qui soit opposée à celle de Dieu. Les hommes font leur volonté et non celle de Dieu, lorsqu’ils font ce qu’ils veulent au préjudice de ce que Dieu commande. Mais lorsque tout en faisant ce qu’ils veulent, ils suivent cependant la volonté de Dieu, ce n’est plus leur volonté qu’ils suivent. Ou bien encore, il dit : « Je ne cherche pas ma volonté, » parce que Jésus-Christ n’existe point par lui-même, mais par son Père. — S. Chrysostome : (hom.