Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/359

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pouvez-vous croire, vous qui recevez la gloire l’un de l’autre, et ne cherchez point la gloire qui vient de Dieu seul ? Il leur fait voir une fois de plus que ce ne sont pas les intérêts de Dieu, mais les intérêts de leur passion qu’ils cherchaient à défendre.


ALCUIN. C’est donc un grand vice que la vanité, et le désir de la gloire humaine qui veut faire estimer en elle des qualités qu’elle n’a pas et qu’elle ne cherche pas à avoir. Ils ne peuvent donc croire, parce qu’ils sont avides de gloire humaine, mais quel est ce désir de la gloire humaine, si ce n’est l’enflure d’une âme orgueilleuse ? C’est donc comme si Jésus-Christ disait : « Ils ne peuvent croire, parce que leur âme superbe désire les louanges et veut s’élever au-dessus de tous les autres. » — Bède : Or, le moyen, le plus efficace pour nous garantir de ce vice, c’est de rentrer dans notre conscience, de considérer que nous ne sommes que poussière, et si nous découvrons quelque bien en nous, de l’attribuer, non point à nous, mais à Dieu seul. Le Sauveur nous apprend en même temps à toujours être tels que nous voulons paraître aux yeux des autres. Ils pouvaient enfin lui faire cotte question : c’est donc vous qui nous accuserez près de votre Père ? Jésus les prévient et leur dit : « Ne pensez pas que ce soit moi qui doive vous accuser devant mon Père, » etc. — S. Chrysostome : (hom. 41.) Car je ne suis point venu pour condamner, mais pour sauver. « Votre accusateur sera Moïse, en qui vous mettez votre espoir. » Il leur a dit plus haut, en parlant des Ecritures : « Vous pensez trouver eu elles la vie éternelle, » de même il leur dit ici : « Moïse, dans lequel vous espérez, » cherchant à les convaincre par leurs propres croyances. Mais ils pouvaient encore lui faire cette objection. Comment Moise pourra-t-il nous accuser ? Qu’y a-t-il de commun entre