Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/383

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qu’au seul son de sa voix, ils purent facilement reconnaître leur maître ; ou bien, ce qui est plus vraisemblable, il voulut leur apprendre qu’il était celui qui dit à Moïse : « Je suis celui qui suis, » (Ex 3, 14)


S. Chrysostome : (hom. 43.) Le Sauveur voulut apparaître aux yeux de ses disciples pour les convaincre que c’était lui-même qui allait apaiser la tempête, circonstance que l’Evangéliste nous fait comprendre, en ajoutant : « Ils voulurent le prendre dans leur barque, et aussitôt ils abordèrent au rivage vers lequel ils se dirigeaient. » C’est donc à Jésus qu’ils furent redevables de cette heureuse traversée. Cependant il ne voulut point monter dans la barque pour faire mieux ressortir la grandeur du miracle et la puissance divine qui l’opérait. — THEOPHYL. Vous voyez ici, en effet, trois miracles réunis : Jésus marche sur la mer, il calme la fureur des flots, et fait aborder aussitôt la barque au rivage dont les disciples étaient encore fort éloignés, lorsque le Seigneur apparut. — S. Chrysostome : (hom. 43.) Jésus ne permit pas que la foule le vît marcher sur la mer, parce que ce miracle était au-dessus de sa portée, il ne voulut pas même qu’il se prolongeât longtemps aux yeux de ses disciples, et il disparut presque aussitôt de leurs regards.


S. AUG. (de l’accord des Evang., 1, 47) D’après saint Matthieu, Jésus ordonna d’abord à ses disciples de monter dans une barque, de le devancer au delà du lac, et d’attendre là qu’il eût congédié la foule ; et après l’avoir congédiée, il se retire seul sur la montagne pour prier. Saint Jean, au contraire, rapporte que le Sauveur s’enfuit aussitôt sur la montagne, et il ajoute : « Le soir étant venu, ses disciples descendirent vers la mer, et lorsqu’ils furent montés dans une barque, » etc. Mais il n’y a ici aucune contradiction, car qui ne voit que saint Jean