Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/387

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il le lui a laissé soupçonner à en juger par ces paroles de l’Evangéliste : « Le lendemain, le peuple qui était demeuré de l’autre côté de la mer, vit que Jésus n’était point entré dans la seule barque qui était près du rivage, » etc. Cette manière de parler indique que le peuple pouvait présumer que le Sauveur avait traversé la mer à pied. Et on ne peut dire ici qu’il était monté dans une autre barque puisqu’il n’y en avait qu’une seule dans laquelle ses disciples étaient montés, sans que Jésus fût monté avec eux.


S. AUG. (Traité 25 sur S. Jean.) Nôtre-Seigneur leur suggère donc l’idée de ce grand miracle. D’autres barques arrivèrent près du lieu où ils avaient mangé le pain que le Sauveur leur avait donné, et le peuple monta dans ces barques pour aller à la recherche de Jésus : « D’autres barques suivirent, etc., et ils se dirigèrent vers Capharnaüm pour chercher Jésus. » — S. Chrysostome : (hom. 42.) Et cependant après un si grand miracle, ils ne lui demandent pas comment il a traversé la mer, ni la manière dont s’est opéré ce prodige extraordinaire : « Et l’ayant trouvé au-delà de la mer, ils lui dirent : Maître, quand êtes-vous venu ici ? » A moins qu’on ne prenne ici le mot quand dans le sens de comment. Ils font ici preuve d’une habileté remarquable ; ils proclamaient précédemment que c’était un prophète, ils s’étaient concertés pour le faire roi, ils le trouvent aujourd’hui et ne lui découvrent rien de ce dessein. — S. AUG. Voici celui qui s’était enfui sur la montagne, dans la crainte que le peuple ne le fît roi, qui s’entretient maintenant avec le peuple, ils peuvent se saisir de sa personne et le proclamer roi. Mais Jésus, après le miracle plein de mystère qu’il a opéré, leur adresse ses enseignements, afin de nourrir de sa doctrine divine l’âme de ceux dont il a nourri miraculeusement le corps.