Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/442

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S. Chrysostome : (hom. 48.) Ou bien encore, Nôtre-Seigneur fait allusion aux dispositions secrètes de ceux qui lui tenaient ce langage. Peut-être avaient-ils l’intention de le trahir et de le livrer aux Juifs ; il leur dit donc : « Mon temps n’est pas encore venu (c’est-à-dire le temps de ma croix et de ma mort) ; mais votre temps est toujours prêt, car vous êtes bien toujours au milieu des Juifs, » mais ils ne vous mettront point à mort, puisque vous partagez leurs sentiments. C’est pourquoi il ajoute : « Le monde ne saurait vous haïr, mais il me hait, parce que je rends de lui le témoignage que ses œuvres sont mauvaises. » C’est-à-dire, comment voulez-vous que le monde haïsse ceux qui n’ont point d’autres volontés que les siennes, et obéissent aux mêmes inclinations ? Pour moi, au contraire, il me hait, parce que je le reprends de ses vices. Je suis si loin de rechercher la gloire des hommes, que je me fais un devoir de leur adresser de sévères reproches, bien que je sache qu’ils en concevront une haine violente, et qu’ils chercheront à me faire mourir. Nous avons ici une preuve que la cause de la haine des Juifs contre le Sauveur, n’était point la transgression du sabbat, mais les reproches publics qu’il leur adressait.


THEOPHYL. On peut dire encore que le Seigneur fait ici deux réponses aux deux accusations dont il était l’objet, on l’accusait de se laisser dominer par la crainte, et il répond en disant qu’il censure publiquement les œuvres du monde, c’est-à-dire les œuvres des mondains, ce qui n’est point le fait d’un homme accessible à la crainte. Il répond au reproche de vaine gloire, en les envoyant eux-mêmes à la fête : « Pour vous, allez à cette fête. » S’il avait été l’esclave de la vaine gloire, il les eût retenus près de lui, car ceux qui sont dominés par cette passion aiment à se voir environnés d’un grand nombre de