Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/498

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THEOPHYL. Que les ariens rougissent en entendant ces paroles, car si, comme ils le prétendent, le Fils est une simple créature, comment celui qui connaît cette créature peut connaître par là même Dieu. Est-ce que celui qui connaît la nature d’un ange, connaît par là même la nature divine ? Donc puisque celui qui connaît le Fils, connaît le Père, le Fils est nécessairement consubstantiel au Père.


S. AUG. (Traité 37.) Cette locution « peut-être, » qui parait être une expression dubitative, est une parole de reproche ; ainsi les hommes s’expriment d’une manière dubitative sur des choses qu’ils regardent comme certaines, par exemple, dans un mouvement d’indignation contre votre serviteur, vous lui dites : Tu me méprises, veuille y réfléchir, peut-être suis-je ton maître. C’est ainsi que Notre-Seigneur s’exprime vis-à-vis des Juifs infidèles, lorsqu’il leur dit : « Peut-être connaîtriez-vous aussi mon Père. »


ORIG. Examinons ici l’opinion de certains hérétiques qui prétendent pouvoir prouver clairement par ces paroles, que le Dieu qu’adoraient les Juifs n’était pas le Père de Jésus-Christ ; car, disent-ils, c’est aux pharisiens qui adoraient un Dieu maître du monde, que le Sauveur tenait ce langage. Or, il est certain que les pharisiens n’ont jamais connu un Père de Jésus différent du Créateur du monde. En parlant de la sorte, ces hérétiques ne réfléchissent pas sur le langage ordinaire des Ecritures. En effet, qu’un homme veuille nous exposer les notions sur la divinité, qu’il doit à l’instruction que lui ont donnée ses parents, sans prendre soin d’y conformer sa conduite ; nous disons qu’il n’a pas la connaissance de Dieu ; voilà pourquoi l’Ecriture dit des fils d’Héli, par suite de leur méchanceté, qu’ils ne connaissaient pas Dieu ; (1 R 2) c’est ainsi que les pharisiens eux-mêmes n’ont