Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/505

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dit : « Vous ne pouvez venir là où je vais, » il ne veut point parler du lieu où l’on va par la mort, mais de celui où il allait lui-même après la mort. — THEOPHYL. Il déclarait ainsi par avance qu’il devait ressusciter dans la gloire, et s’asseoir à la droite de Dieu.


ORIG. (Traité 49.) Examinons cependant si ce langage n’est pas dans la bouche des Juifs l’expression de pensées plus relevées. Car ils puisaient souvent dans leurs traditions ou dans leurs livres apocryphes des idées qui leur étaient particulières, de même que dans leurs traditions sur Jésus-Christ, il y en avait de conformes aux oracles authentiques des prophètes, d’après lesquels il devait naître à Bethléem ; il pouvait aussi se rencontrer des traditions relatives à sa mort, et qui annonçaient qu’il quitterait cette vie de la manière qu’il le dit lui-même : « Nul ne m’ôte ma vie, mais je la donne de moi-même. » (Jn 10) Lors donc que les Juifs se demandent : « Se tuera-t-il lui-même, » il ne faut point prendre ces paroles dans leur sens ordinaire, mais y voir une allusion à quelque tradition juive qui se rapportait au Christ ; car ces paroles du Sauveur : « Je m’en vais, » tendaient à faire ressortir dans tout son jour le pouvoir qu’il avait de mourir eu se séparant volontairement de son corps. Je pense toutefois que ce n’est point pour faire honneur à Jésus, mais bien plutôt pour l’outrager, qu’ils citent cette tradition relative à sa mort, et qu’ils se demandent : « Est-ce qu’il se tuera lui-même ? » car s’ils avaient eu l’intention de lui appliquer cette tradition dans un sens honorable pour le Sauveur, ils auraient dû s’exprimer de la sorte : « Est-ce que son âme sortira de son corps, quand il lui plaira ? »


Le Seigneur leur répond comme à des hommes charnels et terrestres : « Et il leur dit : Vous êtes d’en bas, » c’est-à-dire, vous goûtez