Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/515

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Tous deux sont ensemble, cependant l’un a été envoyé, l’autre a envoyé, parce que l’incarnation est une véritable mission, le Fils seul s’est incarné, et non le Père. Le Sauveur dit : « Celui qui m’a envoyé, » c’est-à-dire celui qui, par son autorité paternelle, a été la cause de mon incarnation. Ainsi le Père a envoyé le Fils, mais il ne s’est point séparé du Fils. Aussi ajoute-t-il : « Et il ne me laisse pas seul. » En effet, le Père ne pouvait être absent du lieu où il envoyait le Fils, lui qui nous dit, par son prophète : « Je remplis le ciel et la terre. » (Jr 23, 24.) Le Sauveur donne ensuite la raison pour laquelle Dieu ne l’abandonne point : « Parce que je fais toujours ce qui lui plaît. » Je n’ai pas commencé à le faire, je fais ce qui lui plaît sans commencement comme sans fin, car la génération divine n’a pas de commencement. — S. Chrysostome : (hom. 53.) Ou bien encore Nôtre-Seigneur répond ici à l’objection qu’ils lui faisaient de ne pas venir de Dieu et de ne pas observer la loi du sabbat, en leur disant : « Je fais toujours ce qui lui plaît, » et il leur démontre ainsi qu’il était agréable à Dieu qu’il transgressât la loi du sabbat, car il s’applique en toute circonstance à prouver qu’il ne fait rien de contraire à Dieu son Père. Ces paroles, ce langage moins élevé, en déterminèrent un certain nombre à croire en lui : « Comme il disait ces choses, plusieurs crurent en lui. » L’Evangéliste semble dire : Ne soyez pas surpris d’entendre sortir de la bouche du Sauveur une doctrine moins relevée, puisque vous voyez que ceux que la sublimité de ses enseignements n’avaient pu persuader, sont amenés à croire en lui par des paroles en disproportion ce semble avec sa grandeur. Ils crurent donc en lui, mais non pas comme ils le devaient ; ils se contentèrent de se reposer avec joie dans les paroles plus humbles qu’ils venaient d’entendre. La suite prouvera bientôt, en effet, toute l’imperfection de leur foi, puisque nous