Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/61

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le nom de ténèbres. Ainsi notre nature, considérée en elle-même, est une certaine substance ténébreuse, capable d’être éclairée par la lumière de la sagesse. Lorsque l’atmosphère est pénétrée par les rayons du soleil, on ne peut pas dire qu’elle luit par elle-même, mais qu’elle est éclairée par la lumière du soleil ; ainsi, lorsque la partie intelligente de notre nature jouit de la présence du Verbe, ce n’est point par elle-même qu’elle arrive à la connaissance de son Dieu et des autres choses intelligibles, mais par la lumière divine, qui l’éclairé de ses rayons. La lumière luit donc dans les ténèbres, parce que le Verbe de Dieu, qui est la vie et la lumière des hommes, ne cesse de répandre cette lumière dans notre nature qui, considérée en elle-même, n’est qu’une substance ténébreuse et informe, et comme la lumière par elle-même est incompréhensible à toute créature, c’est avec raison que l’Evangéliste ajoute : « Et les ténèbres ne l’ont point comprise. »




S. Chrysostome : (hom. 4 sur S. Jean.) On peut encore expliquer ces paroles dans un autre sens : L’Evangéliste a voulu d’abord nous parler de la création, et il nous apprend ensuite les biens spirituels dont le Verbe nous a comblés en venant parmi nous, en disant : « Et la vie était la lumière des hommes. » Il ne dit pas : Il était la lumière des Juifs, mais il était la lumière de tous les hommes sans exception ; car ce sont pas seulement les Juifs, mais les Gentils, qui sont parvenus à la connaissance du Verbe. S’il n’ajoute pas qu’il était la lumière des anges, c’est qu’il parle seulement ici de la nature humaine à laquelle le Verbe de Dieu est venu annoncer de si grands biens.




ORIG. (Traité 1 sur S. Jean.) On nous demande pourquoi ce n’est point le Verbe qui est appelé la lumière des hommes, mais la vie qui est dans le Verbe ? Nous répondons que la vie dont il est ici question