Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/63

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éclat et par sa propre force, que l’Evangéliste ajoute : « Et les ténèbres ne l’ont point comprise. »




ORIG. (Traité 4 sur S. Jean.) Il faut savoir que le mot ténèbres, comme le nom d’hommes, signifie deux choses spirituelles. Nous disons d’un homme qui est en possession de la lumière, qu’il fait les œuvres de la lumière, et qu’il puise la connaissance au sein même de la lumière de la science. Tout au contraire, nous appelons ténèbres les actes coupables et la fausse science qui n’a que l’apparence de la science. Mais de même que le Père est lumière et qu’il n’y a point en lui de ténèbres (1 Jn 1, 5), ainsi en est-il du Sauveur. Toutefois, comme il a revêtu la ressemblance de la chair du péché (Rm 8), on peut dire sans inconvenance, qu’il y a en lui quelques ténèbres, puisqu’il a pris sur lui nos ténèbres pour les dissiper. Cette lumière, qui est devenue la vie des hommes, brille au milieu des ténèbres de nos âmes, et répand ses clartés là où le prince de ces ténèbres est en guerre avec le genre humain. (Ep 6) Les ténèbres ont persécuté cette lumière, comme le prouve ce que le Sauveur et ses disciples ont eu à souffrir dans ce combat des ténèbres contre les enfants de lumière. Mais grâce à la protection divine, ces ténèbres restent sans force, et ne peuvent s’emparer de la lumière, ou parce que la lenteur naturelle de leur marche ne leur permet pas de suivre la course rapide de la lumière, ou parce qu’elles sont mises en fuite à son approche si elles attendent son arrivée. Remarquons que les ténèbres ne sont pas toujours prises en mauvaise part, et qu’elles sont quelquefois le symbole d’une bonne chose, par exemple, dans ce passage du Psalmiste : « Il a