Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/163

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mais vous le comprendrez plus tard, lorsqu’une lumière divine vous en donnera l’intelligence. »


S. AUG. Cependant Pierre, comme épouvanté de ce que le Sauveur voulait faire, continue de s’opposera une action dont il ignorait le motif ; il ne peut souffrir de voir Jésus-Christ s’humilier jusqu’à ses pieds, et il lui dit : « De l’éternité vous ne me laverez les pieds. » C’est-à-dire, jamais je ne le souffrirai ; car ce qui ne se fait de l’éternité, ne se fait jamais — ORIG. Nous apprenons, par cet exemple, qu’on peut dire dans une bonne intention, mais par ignorance, une chose qui n’est point avantageuse. Pierre, en effet, ignorant combien cette action du Sauveur devait lui être utile, s’en excuse en exprimant un doute plein de respect et de douceur : « Quoi ! Seigneur, vous, me laver les pieds ? » Ensuite il va plus loin : « Jamais vous ne me laverez les pieds ? » et s’oppose ainsi à une action qui devait le faire entrer en communication intime avec le Sauveur. En s’exprimant de la sorte, non-seulement il reprend Jésus de l’inconvenance qu’il y a pour lui de laver les pieds de ses disciples, mais il reproche aussi aux autres Apôtres de céder à ce désir inconvenant en présentant leurs pieds à Jésus. Comme ce refus de Pierre ne pouvait lui être avantageux, Notre-Seigneur ne voulut point lui donner raison : Jésus lui répondit : « Si je ne vous lave point, vous n’aurez point de part avec moi. » — S. AUG. Le Sauveur dit : « Si je ne vous lave, » bien qu’il ne s’agisse que des pieds seuls, comme on dit : Vous marchez sur moi, alors qu’on ne marche que sur les pieds.


ORIG. Comment ceux qui refusent d’entendre, dans un sens tropologique ou moral ce passage et d’autres semblables, pourront-ils expliquer