Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/196

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de leurs biens aux pauvres, le sacrifice de leur corps au milieu des flammes ; mais parce qu’ils n’ont point la charité, ce sont des tymbales retentissantes, ils ne sont rien, et tous ces dons ne leur servent de rien ?


Versets. 36-38.


S. Chrysostome : (hom. 73 sur S. Jean.) L’amour est quelque chose de grand, il est plus fort que le feu, et nul obstacle ne peut arrêter son élan. Aussi Pierre, sous l’impression de cet ardent amour, entendant le Sauveur lui dire : « Là où je vais, vous ne pouvez venir maintenant, » lui fait cette question : « Seigneur, où allez-vous ? » — S. AUG. (Traité 66 sur S. Jean.) C’est ainsi que le disciple parle à son Maître, disposé qu’il est à le suivre ; c’est pourquoi le Seigneur, qui voit le fond de son âme, lui fait cette réponse : « Là où je vais, vous ne pouvez maintenant me suivre. » Il retarde l’accomplissement de son désir, mais ne lui enlève pas toute espérance ; au contraire il l’affermit, en lui disant : a Vous me suivrez un jour. » Pourquoi donc cet empressement, Pierre ? Celui qui est la pierre ne vous a pas encore donné l’appui inébranlable de son esprit ; n’ayez donc point cette présomption orgueilleuse. « Vous ne le pouvez pas maintenant. » Ne vous laissez point abattre par le désespoir : « Vous me suivrez plus tard. »


S. Chrysostome : Malgré cette réponse, Pierre ne peut contenir la vivacité