Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/303

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Gardez-vous, en entendant ces paroles de soupçonner ici une chose ou une propriété quelconque qui serait possédée par le Père et par le fils ; tout ce que le Père a dans sa nature, c’est-à-dire dans son éternité, dans son immutabilité, dans sa bonté, le Fils l’a également. Rejetons donc bien loin tous ces filets des raisonneurs et des sophistes qui viennent nous dire : « Donc le Père est le Fils ; » s’il avait dit : Tout ce qu’a Dieu est à moi, leur impiété pourrait y trouver matière à ces inventions sacrilèges, mais comme il a dit : « Tout ce qu’a mon Père est à moi, » en proclamant le nom de son Père, il déclare lui-même qu’il est Fils, et il se garde bien, lui qui est le Fils, d’usurper la paternité, bien que par la grâce de l’adoption, il soit lui-même le Père d’un grand nombre de saints.




S. HIL. (De la Trin., 8) Notre-Soigneur n’a donc point laissé dans l’incertitude si le Saint-Esprit venait du Père ou du Fils ; il a reçu du Fils d’être envoyé, et il procède du Père. Mais je demande si c’est une même chose pour l’Esprit saint de recevoir du Fils et de procéder du Père ? On devra certainement reconnaître que c’est une seule et même chose de recevoir du Fils et de recevoir du Père ; car lorsque Nôtre-Seigneur dit : « Tout ce qu’a mon Père est à moi, » et qu’il dit eu même temps que l’Esprit saint recevra de ce qui est à lui, il enseigne par-la même qu’il doit recevoir également du Père. Il dit cependant qu’il recevra de ce qui est à lui, parce que tout ce qui est à son Père est à lui. Cette unité ne peut donc admettre de différence, peu importe de qui on reçoit, puisque ce qui est donné par le Père est considéré comme donné par le Fils.