Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/345

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Versets 14-19.



S. Chrysostome : (hom. 82 sur S. Jean.) Nôtre-Seigneur donne une seconde raison qui rend ses disciples dignes de la protection toute spéciale de son Père : « Je leur ai donné votre parole, et le monde les a eus en haine, » etc., c’est-à-dire, ils ont été un objet de haine à cause de vous et à cause de votre parole. — S. AUG. Ils n’avaient pas encore éprouvé cette haine par les persécutions auxquelles ils furent en butte dans la suite, mais le Sauveur, suivant sa coutume, annonce les événements qui doivent avoir lieu, en termes qui semblent signifier qu’ils sont déjà arrivés. Il fait connaître ensuite la cause de la haine du monde contre eux : « Parce qu’ils ne sont pas du monde. » C’est par la régénération que cette grâce de séparation leur a été donnée ; car par leur naissance naturelle, ils étaient du monde. Dieu leur a donné de n’être plus du monde, comme lui-même n’est plus du monde : « Comme moi-même, ajoute-t-il, je ne suis point du monde. » Le Sauveur n’a jamais été du monde, car même dans sa nature de serviteur, il est né de l’Esprit saint, qui a été le principe de la régénération des autres. Cependant bien qu’ils ne fussent plus du monde, il était nécessaire qu’ils restassent encore dans le monde ; aussi Nôtre-Seigneur ajoute : « Je ne demande pas que vous les ôtiez du monde. » — Bède : C’est-à-dire, le temps approche où je disparaîtrai du monde, il est donc nécessaire qu’ils n’en soient pas enlevés eux-mêmes : « Mais je vous prie de les sauver du mal. » Quoiqu’on puisse l’entendre de toute sorte de mal, Nôtre-Seigneur a surtout en vue le mal qui doit résulter