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FRIQUETTES ET FRIQUETS

depuis un mois généralement un peu de tout.

Avec cela, des yeux d’enfant sous des frissons ébouriffés, de ces clairs yeux faubouriens, confiants, que n’effraie point la vie.

En effet, elle était de Belleville, et je sus bien vite, autour d’une tasse de chocolat, Liline adorant le chocolat, son histoire, mais surtout l’histoire des siens.

Car Liline avait le sentiment familial développé d’une façon tout à fait extraordinaire.

Pour rien au monde elle n’aurait voulu être confondue avec les petites malheureuses qui n’ont pas de logis, qui n’ont pas de parents, pauvres fleurs de hasard écloses, comme on dit, entre deux pavés.

Non ! Liline possédait un oncle établi rue des Amandiers, un autre établi rue des Envierges, et même une tante à Melun. Oh ! cette tante de Melun, comme elle prenait, dans le lointain, des proportions considérables ! Sans compter des cousins, un frère cadet, tous honnêtes, tous à leur affaires.

Et, profitant de l’occasion pour la serrer, mais avec une nuance de respect, à la taille,