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LE BOUTON DE BOTTINE

il est vrai, mais pleurant quand même en musique parmi des mousses qui sont réelles ; et tout au fond, précédé du perron classique et de la treille obligatoire, un pavillon comportant deux pièces sans plus (je ne compte pas la cuisine), l’une avec tout ce qu’il faut pour écrire, l’autre avec tout ce qu’il faut pour aimer.

Un vieux garçon épris d’égoïsme avait organisé, pour y être heureux, ce paradis d’ailleurs modeste.

Aussitôt la maison bâtie, aussitôt les vignes poussées, providentiellement il mourut. Je me substituai à lui ; et, pareil au bernard-l’ermite tapi dans le fond d’un bigorneau, j’habite avec délices sa coquille.

Des amis parfois me font visite. Le pavillon est bâti sur cave, ce qui nous permet les bons vins. On dîne dans le jardinet, on oublie Paris et la vie, et naïvement on s’imagine avoir l’âme heureuse des bourgeois.

En principe, jamais de femmes.

Jamais de femmes, sauf Lucile qui, détentrice privilégiée de la seconde clef du pavillon, vient, en dehors de mes heures de