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FRIQUETTES ET FRIQUETS

ainsi le retour du printemps se célèbre.

Il en était de même aux temps antiques.

Les corsages craquants, les jupons clairs remplacent, il est vrai, la tunique blanche à plis droits, et les adorateurs du Dieu portent de vulgaires mirlitons au lieu de crotales et de sistres.

Mais le sentiment reste le même, et c’est ingénument que tous ces couples surexcités par l’odeur des sèves, jusqu’à minuit, heure du train, renouvelleront l’orgie païenne.

Il y a un malheur, cette année : le printemps parti trop vite, paraît-il, et s’étant trop pressé pendant les derniers jours de mars qui brillèrent, on s’en souvient, tièdes et clairs comme jours de mai, se trouve essoufflé quelque peu, et, musard, baguenaude en route.

Certes ! partout déjà les vergers resplendissant de la neige liliale qui fait aux pommiers, aux poiriers, leur incomparable parure, et de celle légèrement teintée en rose des abricotiers et des pêchers.

Seulement, ce ne sont pas là fleurs qu’on