Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/197

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Gazan ; c’est pour cela qu’ils n’en parlent jamais et que personne ne leur en parle… Bien des pages, vous avez dû le remarquer, manquent à ce livre. C’est moi-même qui, à la prière de Mme Honnorat expirante, les ai toutes arrachées et brûlées pour faire disparaître les dernières traces d’un drame presque oublié aujourd’hui, mais dont le sanglant souvenir s’éleva longtemps, comme un mur de haine, entre les Galfar et les Gazan. Toutes les pages ? Non ! Avant de me confier le livre, Mme Honnorat, de ses mains tremblantes, se faisant aider par Norette, qui pouvait avoir douze ans, en déchira une, qu’elle garda… Peut-être cette page contenait-elle le secret du trésor ? Peut-être Mlle Norette la possède-t-elle encore ? Peu importe ! Ce sont là secrets de famille qu’il ne m’appartient pas de pénétrer.

« Mais en présence de l’aventure où vous paraissez vouloir vous engager, j’ai le devoir de vous faire connaître, comme exemple, l’événement tel qu’il était relaté sur les pages par moi détruites.

« Vers l’année 1500, deux cousins, l’un Gazan, l’autre Galfar, se trouvèrent en rivalité