Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/201

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rencontre, mon indifférence quand j’ai trouvé la clochette, la façon dont je l’ai restituée, le silence que j’observe depuis, suffiraient à m’innocenter.

Galfar, absent quelques jours, vient de reparaître, amenant à sa suite un trio de parfaits brigands, les mêmes sans doute que ceux avec lesquels patron Ruf l’a surpris en conférence au cabaret de l’Antico limon verde.

Peut-être, décidé à chercher le trésor sur les insuffisantes données qu’il possède avec M. Blaise, compte-t-il les employer aux fouilles ? Auquel cas il n’aurait pas tort, car ces Piémontais à figure ingrate sont, dès qu’il s’agit de remuer la terre ou de tutoyer le rocher, de vaillants et rudes ouvriers.

Peut-être aussi, et le choix, à en juger par leur seule mine, ne serait pas mauvais non plus dans ce cas, les destine-t-il à quelque ténébreux coup de main ? En attendant, pour tout travail, ils tiennent, au Bacchus navigateur, sous la présidence de Galfar, d’interminables séances, jouant la mourre du matin au soir, hurlant : tré ! cinque ! s’éborgnant de leurs doigts ouverts, et faisant, à grands coups de poing, tressauter