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LA CHÈVRE D’OR

sinage, ne voulut, par crainte des dangers à courir, rien révéler touchant lesdits trésors, ni à celui qui l’avait épousée, ni à personne autre qu’elle aimât.

Il est même certain qu’au temps du roi René d’Anjou, dame Guiraude Gazan, violemment sollicitée à ce sujet par le sien mari, qui était homme fort dépensier et grand joueur, lui répondit : « Prenez mes bijoux et vendez-les, si l’or vous manque, mais je tiens encore bien trop à vous, malgré votre méchante vie, pour mettre en vos mains un secret qui a déjà coûté tant de malheurs. »

Et le mari toujours la pressant, après s’être seule enfermée dans sa chambre ronde de la tour, elle jeta au feu noblement, et d’un fier courage, le talisman, qui était fait d’une clochette en argent fin, avec un collier de bois comme on les met au cou des chèvres, le tout travaillé curieusement et couvert de mystérieuses écritures.

La clochette ne fondit point et se retrouva dans les cendres ; mais, le collier ayant brûlé, les trésors avec lui partirent enfumée. Car l’inscription avait été si industrieusement combinée, que moitié s’en trouvait dessous la clochette et moitié