Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/287

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Lorsque Bailly déclarait, au début de son ouvrage, qu’il se transporterait au moment où l’astronomie commença, le lecteur pouvait compter sur quelques pages de pure imagination. Je ne sais cependant si personne était allé jusqu’à conjecturer qu’un chapitre du premier volume serait intitulé : De l’astronomie antédiluvienne.

La conclusion capitale à laquelle Bailly arrive, après un examen attentif de tout ce que l’antiquité nous a laissé de notions certaines, c’est qu’on trouve plutôt les débris que les éléments d’une science dans la plus ancienne astronomie de la Chaldée, de l’Inde et de la Chine.

Après avoir parlé de certaines idées de Pluche, Bailly disait : « Le pays des possibilités est immense, et quoique la vérité y soit renfermée, il n’est souvent pas facile de l’y distinguer. »

Des paroles si pleines de raison m’autoriseraient à rechercher si les calculs de notre confrère, destinés à établir l’immense antiquité des tables indiennes, sont à l’abri de toute critique. Mais la question a été suffisamment discutée dans un passage de l’Exposition du système du monde, sur lequel il serait inutile d’insister. Ce qui sortait de la plume de M. de Laplace était toujours marqué au coin de la raison et de l’évidence.

Dans les premières lignes de son magnifique ouvrage, après avoir remarqué que « l’histoire de l’astronomie forme une partie essentielle de l’histoire de l’esprit humain», Bailly observe « qu’elle est peut-être la vraie mesure de l’intelligence de l’homme, et la preuve de ce qu’il peut faire avec du temps et du génie. » Je me permettrai d’ajouter qu’aucune étude n’offre aux esprits