Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/200

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pour nos usages ; il était fort inutile d’y joindre les planètes d’une marche si majestueuse et assujetties à de si belles lois, si ces planètes n’avaient une utilité propre et directe, qui est l’objet de l’astrologie. »

Ailleurs il soutient que les comètes doivent avoir quelque vertu, quelque influence, car la nature ne fait rien en vain.

On est vraiment affligé d’avoir à signaler, parmi les pensées de Tycho, cette idée bizarre que les étoiles ont la vertu de stimuler les forces des planètes.

Nous trouvons que Tycho ne se débarrassa que peu à peu de ses préjugés nobiliaires ; on voit même qu’il hésitait à publier ses observations sur l’étoile de 1572, parce que, disait-il, il ne convenait pas à un homme de sa condition de rien faire imprimer.

Nous ne terminerons pas cette notice sans disculper Tycho du soupçon que divers écrivains avaient élevé contre lui à l’occasion du système du monde qui porte son nom. Il fut conduit à cette création malheureuse, a-t-on dit, par un sentiment de jalousie que l’œuvre de Copernic lui avait inspirée. Tous les ouvrages de Tycho témoignent, au contraire, de l’admiration profonde qu’il y portait à l’astronome de Thorn.

Ayant reçu en présent les trois règles en bois dont Copernic se servait pour ses observations, Tycho les plaça dans le lieu le plus apparent de son observatoire et écrivit à ce sujet des vers latins empreints du plus légitime enthousiasme, qu’il suspendit dans un cadre à côté de l’instrument qui avait appartenu à l’auteur du traité des Révolutions célestes.