Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bite de Mercure, circonscrivez l’octaèdre ; la sphère circonscrite à ce solide régulier aura un rayon égal à celui de l’orbite de Vénus.

À cette seconde sphère circonscrivez un icosaèdre ; la sphère circonscrite à ce solide aura un rayon égal à celui de l’orbite de la Terre.

À cette troisième sphère circonscrivez un dodécaèdre ; la sphère circonscrite à ce solide aura un rayon égal à celui de l’orbite de Mars.

À cette quatrième sphère circonscrivez un tétraèdre, et la sphère circonscrite qui passera par tous les sommets de ce solide aura pour rayon le rayon de l’orbite de Jupiter.

À cette cinquième sphère circonscrivez enfin un hexaèdre ou cube ; la sphère qui passera par tous les sommets des angles de ce solide, c’est-à-dire la sphère circonscrite, donnera le rayon de l’orbite de Saturne.

Kepler ne trouvait pas de mots pour exprimer le plaisir que lui faisait une découverte dans laquelle il voyait non-seulement l’enchaînement régulier des planètes, mais encore la cause de leur nombre.

Les distances obtenues suivant la progression des corps réguliers circonscrits, ne sont pas très-exactement celles que Copernic avait données dans son grand ouvrage mais les différences semblaient avec raison à Kepler pouvoir être expliquées par l’incertitude des anciennes déterminations. Le Prodromus fut envoyé à Tycho, qui répondit à l’auteur en termes qui l’auraient ravi, dit-il, si la réponse n’eût été suivie tout aussitôt d’une éclipse de soleil qui présageait bien des malheurs !