Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/282

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rigueur, Gucchia ne nous oblige pas de remonter plus haut que le 15 juin 1611. Prônons la date de mai comme la véritable. La date de mai nous semble nécessairement postérieure a celle de l’observation de l’astronome hollandais. Fabricius, en effet, signait la dédidace de son livre le 13 juin 1611 ; or, dans ce livre il est question de taches qui, après avoir été observées sur le disque, disparurent à l’occident ; qui se montrèrent ensuite sur le bord opposé. Ce ne serait pas trop accorder, assurément, que de porter à deux ou trois mois le temps qui fut nécessaire pour faire de telles observations, pour les rattacher à une théorie plausible, pour composer l’ouvrage que nous connaissons, quelque peu volumineux qu’il soit, et pour l’imprimer. Cette hypothèse nous reporterait aux premiers jours de mars ou d’avril. Fabricius déclarait, au surplus, que ses observations dataient du commencement de 1611, à une époque où rien ne pouvait lui faire soupçonner que sa découverte donnerait naissance à des questions de priorité.

Scheiner fait remonter vaguement ses premières observations des taches solaires, aux mois d’avril ou de mai 1611, mais aucune attestation précise n’est produite à l’appui de cette assertion. Ajoutons que, suivant Scheiner lui-même, l’apparition des taches, au commencement de 1611, fixa peu son attention, et qu’il ne s’en occupa sérieusement qu’en octobre 1611. À cette dernière date il cherchait encore à s’assurer que les taches n’étaient pas des ordures ou des défauts dans les verres ; que pouvaient donc être les prétendues observations de mai ? Dix-neuf ans après la discussion de priorité que je viens