Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/318

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Jean Hévélius, en allemand Hevel, naquit à Danzig, le 28 janvier 1611, de parents qui jouissaient d’une grande aisance. Kruger, son professeur de mathématiques, lui conseilla de se consacrer à l’astronomie, qui lui promettait de brillantes découvertes. Le jeune Hévélius se rangea à cet avis et se prépara à la carrière qu’il devait embrasser, en cultivant avec une ardeur exemplaire le dessin et la mécanique. Il voyagea dans divers pays de l’Europe pour visiter les établissements scientifiques et les observateurs sur les traces desquels il désirait marcher. De retour dans sa patrie, il prit, comme échevin ou comme consul, une part notable à l’administration des affaires publiques. Disons à l’honneur des hommes de science que ses jugements ne furent jamais réformés. Ces fonctions ne le détournèrent pas de sa véritable vocation.

En 1641, il fit bâtir sur sa propre maison un observatoire qui a été le théâtre de tous ses travaux ; ajoutons que la compagne qu’il s’était donnée, madame Hévélius, le seconda très-utilement pour l’observation et dans ses calculs ; il lui rend à cet égard une complète justice.

Le premier ouvrage d’Hévélius, publié en 1647, sous le non de Sélénographie renferme une description détaillée de la Lune. Ce traité, fruit d’un immense travail, et dont l’auteur, pour éviter toute inexactitude, grava lui-même les figures, répandit sa réputation dans le monde entier. Aussi, lorsque Louis XIV, sous les inspirations de Colbert, voulut donner des marques de sa bienveillance aux savants les plus célèbres de l’époque, Hévélius ne fut-il pas oublié. Il reçut une somme d’argent une fois donnée et une pension annuelle.