Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/326

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il plaçait, chose bizarre et incroyable, le centre des mouvements de la comète de 1664 dans l’étoile de première grandeur Sirius. Il prétendait que la destination des astres cométaires était de raviver chez les hommes le goût de l’astronomie.

Il eut le malheur de rejeter l’explication que Rœmor donna de certaines irrégularités dans les éclipses des satellites de Jupiter, qui résultaient de la vitesse de la propagation de la lumière.

Cassini eut le tort de s’attribuer fort légèrement l’honneur d’avoir dirigé la mesure de la Terre, exécutée par Picard. Une telle mesure se fonde en théorie sur des opérations connues de toute antiquité, et le mérite appartient à celui qui, sur le terrain, a déterminé la longueur des bases, formé les triangulations et obtenu les latitudes des points extrêmes.

Entraîné par l’aveugle désir d’attacher son nom à une découverte qui portât sa réputation à la postérité la plus reculée, il proposa inconsidérément de substituer aux orbites elliptiques de Kepler une courbe nouvelle, qui fut nommée la cassinoïde. Le sculpteur à qui l’on doit la belle statue qu’on admire dans l’amphithéâtre de l’Observatoire, a eu la pensée malheureuse de tracer la cassinoïde sur le carton que Cassini tient à la main. Mais interrompons ces citations, car les erreurs de Cassini seront depuis longtemps tombées dans le plus profond oubli, lorsqu’on se rappellera encore la splendeur que ses travaux répandirent sur les premières années de l’Académie des sciences de Paris.