Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/37

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Le 16 du même mois, Gay-Lussac arriva à Berlin, où il séjourna tout l’hiver dans la maison de M. de Humboldt, affectueusement accueilli et apprécié par tout ce que la ville renfermait d’hommes distingués ; il vivait particulièrement dans la société de Klaproth, le chimiste, et d’Erman, le physicien.

Gay-Lussac quitta Berlin au printemps de 1806. Il se détermina à partir précipitamment, lorsqu’il apprit que la mort de Brisson laissait une place vacante à l’Institut, et qu’il pourrait être appelé à remplacer le vieux physicien.

En examinant aujourd’hui les travaux des contemporains de Gay-Lussac qui, en 1806, auraient été en mesure de lui disputer la place vacante à l’Académie des sciences, on pourrait être étonné que sa présence eût paru indispensable à la réussite de sa candidature ; mais c’est qu’on oublierait qu’à la fin du xviiie siècle et au commencement du xixe, on n’était un vrai physicien qu’à la condition de posséder une riche collection d’instruments bien polis, bien vernis, et rangés en ordre dans des armoires vitrées. Ce ne fut pas sans peine que Gay-Lussac, qui ne possédait, lui, que quelques instruments de recherche, parvint à surmonter de tels préjugés. Conservons ces souvenirs pour la consolation de ceux qui ont éprouvé ou qui éprouveraient à l’avenir des mécomptes dans les élections académiques.


RECHERCHES DE GAY-LUSSAC SUR LES DILATATIONS.


Peu de temps avant que Gay-Lussac, devenu membre de l’Institut, commençât à appliquer son talent expérimental à l’étude des changements de la force élastique des