Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/381

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travaux de précision, John Dollond l’engagea à quitter la fabrique de soierie, et lui créa un petit atelier d’opticien. Cet établissement prospéra. En 1752, John Dollond abandonna lui-même sa première profession, et prit la direction des ateliers de son fils. C’est donc à l’âge de quarante-six ans qu’il entra pour la première fois dans la science militante.

Le premier Mémoire de John Dollond est de 1758. L’auteur y développe les propriétés, les avantages des oculaires multiples (vol. xlviiie des Transactions philosophiques).

Bientôt après, il proposa de substituer, dans la construction de l’héliomètre de Bouguer (de Savery, disent les Anglais), les deux moitiés d’un même objectif, aux deux objectifs différents et de même foyer qu’employaient les inventeurs de cet ingénieux instrument (xlviiie vol, des Transactions philosophiques).

John Dollond prit part, en 1757, à la polémique qu’Euler avait soulevée touchant la possibilité d’exécuter des lunettes sans couleur, des lunettes achromatiques, comme on a dit plus tard.

Il soutenait que cette possibilité n’existait pas, si la dispersion des couleurs était proportionnelle à la réfraction des rayons moyens, ainsi que cela résultait d’une expérience de Newton.

En 1758, Dollond constata que l’expérience de Newton, sur laquelle roulait le débat, était entachée d’erreur. En opposant un prisme à angle variable et rempli d’eau à un prisme de verre ordinaire, le célèbre opticien montra que le rayon qui sortait sans coloration de l’ensemble des deux