Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/391

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du reste très-noblement supportées. Un heureux hasard mit enfin le pauvre Hanovrien en meilleure position : lord Durham l’engagea comme instructeur du corps de musique d’un régiment anglais qui était en garnison sur les frontières de l’Écosse, À partir de ce moment, le musicien Herschel acquit une réputation qui s’étendit de proche en proche, et, dans le courant de 1765, il fut nommé organiste à Halifax (Yorkshire). Les émoluments de cette place, des leçons particulières données en ville et à la campagne, procurèrent au jeune William une certaine aisance, en profita pour refaire, ou plutôt pour achever sa première éducation. C’est alors qu’il apprit le latin et l’italien, sans autre secours qu’une grammaire et un dictionnaire ; c’est alors aussi qu’il se donna lui-même une légère teinture de grec. Tel était le besoin de savoir dont Herschel était dévoré pendant son séjour à Halifax, qu’il trouva moyen de faire marcher de front avec ses pénibles exercices de linguistique une étude approfondie de l’ouvrage savant, mais fort obscur, de R. Smith, sur la théorie mathématique de la musique. Cet ouvrage supposait, soit explicitement, soit implicitement , des connaissances d’algèbre et de géométrie qu’Herschel n’avait pas, et dont il se rendit complétement maitre en très-peu de temps.

En 1766, Herschel obtint l’emploi d’organiste de la chapelle octogone de Bath. C’était une place plus lucrative que celle d’Halifax, mais aussi de nouvelles obligations vinrent fondre sur l’habile pianiste, il avait à se faire entendre sans cesse dans les oratorios, dans les salons de réunion des baigneurs, au théâtre, dans les concerts