Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/414

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ce dernier genre de lentille sur l’autre, on serait conduit, comme Herschel, à admettre « qu’un certain effet mécanique, nuisible à la clarté et à la distinction, accompagnerait l’acte du croisement focal des rayons de lumière[1]. »

Cette idée sur les effets du croisement des rayons, suggéra à l’ingénieux astronome une expérience dont le résultat mérite d’être signalé.

Un télescope de dix pieds anglais fut dirigé sur une affiche couverte de très-petites lettres, et placée suffisamment loin. La lentille convexe de l’oculaire était portée, non par un tuyau proprement dit, mais par quatre fils métalliques minces, rigides, et situés à angle droit. Cette disposition laissait le foyer à nu dans presque tous les sens. On plaça alors un miroir concave de telle sorte qu’il projetait latéralement l’image très-condensée du Soleil sur l’endroit même où se formait l’image télescopique des lettres de l’affiche. Les rayons solaires, après s’être croisés, ne trouvant rien sur leur route, allaient se perdre dans l’espace. Un écran permettait d’ailleurs d’arrêter à volonté ces rayons avant qu’ils se réunissent.

Cela fait, ayant placé l’œil à l’oculaire et porté toute son attention sur l’image télescopique de l’affiche, Herschel n’aperçut pas qu’en ôtant ou replaçant successivement l’écran, les lettres éprouvassent le moindre changement

  1. En comparant les télescopes de Cassegrain, à petit miroir convexe, aux télescopes de Gregory, à petit miroir concave, M. Kater trouva que les premiers, dans lesquels les rayons lumineux ne se croisent pas avant de tomber sur le petit miroir, possèdent, quant à l’intensité, un avantage marqué sur les seconds où ce croisement s’effectue.