Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/420

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d’étoiles changeantes; mais elles étaient toutes à très longues ou à très-courtes périodes. L’illustre astronome estimait qu’en introduisant entre deux groupes à si courtes et à si longues périodes, une étoile dans des conditions en quelque sorte mitoyennes, une étoile qui emploie 60 jours à accomplir toutes ses variations d’intensité, avait fait faire un pas essentiel à la théorie de ces phénomènes : à celle du moins qui consiste à tout attribuer à un mouvement de rotation que les étoiles éprouveraient autour de leurs centres.

Les catalogues d’étoiles doubles de William Herschel offrent un bon nombre d’étoiles auxquelles il attribue des teintes bleues ou vertes prononcées. Dans les combinaisons binaires, quand la petite étoile semble très-bleue ou très-verte, la grande est ordinairement jaune ou rouge, ne paraît pas que le grand astronome se soit suffisamment préoccupé de cette circonstance. Je ne trouve, en effet, nulle part que l’accouplement presque constant de deux couleurs complémentaires (du jaune et du bleu, du rouge et du vert), l’ait conduit à soupçonner qu’une de ces couleurs pouvait n’avoir rien de réel, n’être souvent qu’une illusion, qu’un résultat de contraste. Ce n’est qu’en 1825 que j’ai montré qu’il y avait des étoiles dont le contraste expliquait réellement la couleur apparente; mais j’ai prouvé en outre que le bleu est incontestablement la couleur de certaines étoiles qui sont isolées, ou qui n’ont dans leur voisinage que des étoiles blanches ou bleues elles-mêmes. Le rouge est la seule couleur que les anciens aient jamais distinguée du blanc dans leurs catalogues d’étoiles.