Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/423

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pourra qu’avoir une profonde admiration pour ce génie puissant qui n’a presque pas failli, malgré une imagination ardente.

travaux relatifs au système solaire.

Herschel s’est beaucoup occupé du Soleil, mais seulement sous le point de vue de sa constitution physique. Les observations que l’illustre astronome a faites à ce sujet, les conséquences qu’il en a déduites, marchent de pair avec les plus ingénieuses découvertes dont les sciences lui soient redevables.

Dans son grand Mémoire de 1795, le grand astronome déclare être convaincu que la substance par l’intermédiaire de laquelle le Soleil brille, ne saurait être ni un liquide ni un fluide élastique. Elle doit être analogue à nos nuages, et flotter dans l’atmosphère transparente de l’astre. Le Soleil a, selon lui, deux atmosphères douées de mouvements tout à fait indépendants. Un fluide élastique d’une nature inconnue se forme incessamment à la surface du corps obscur du Soleil, et s’élevant, à cause de sa pesanteur spécifique, il vient former les pores dans la couche des nuages réfléchissants; puis, se combinant avec d’autres gaz, il produit les rides dans la région des nuages lumineux. Lorsque les courants ascendants sont énergiques, ils donnent naissance aux noyaux, aux pénombres, aux facules. Si cette explication de la formation des taches solaires est fondée, il faut s’attendre à trouver que le Soleil n’émet pas constamment les mêmes quantités de chaleur et de lumière. Des observations modernes ont vérifié cette conséquence. Mais de grands noyaux, de