Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/537

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ABEL.


Un géomètre norvégien de beaucoup de mérite, Abel, vint à Paris vers le milieu de l’année 1896, et y séjourna quelques mois. Peu de temps avant de quitter la France, cet intéressant jeune homme présenta à l’Académie des sciences un Mémoire que l’assemblée renvoya à l’examen de deux commissaires, MM. Legendre et Cauchy. De retour dans son pays, Abel, dont la santé était très-faible, se livra au travail avec une ardeur immodérée. Il commit aussi l’imprudence d’entreprendre un voyage dans la région la plus montueuse de la Norvége, pendant l’hiver de 1828 à 1829. Bref, une maladie de poitrine se déclara et conduisit Abel au tombeau ; ce fut pour les sciences mathématiques une perte immense, Abel était un homme de génie.

Nicolas-Henri Abel est né à Frindoe, en 1802: il cst mort à l’âge de vingt-sept ans.

Dans la Notice consacrée à Abel dans la Biographie universelle de Michaud, les circonstances du séjour du jeune géomètre à Paris, le récit de sa mort, sont accompagnés de faits imaginaires ou entièrement dénaturés. On comprendra que la presse se soit livrée à ce sujet à des déclamations ampoulées, en lisant ces quelques lignes de la biographie d’Abel : « Ici nous élèverons la voix pour