Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/542

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aurait certainement figuré au nombre des commissaires.

Dira-t-on que j’ai pris l’expression, je viens de finir, dans un sens trop absolu ; que, nonobstant ces termes positifs, le Mémoire pouvait être fini depuis plusieurs semaines ? Placera-t-on dans ces semaines hypothétiques, les infructueuses sollicitations adressées à Fourier ? On n’y gagnerait rien. Dans sa lettre du 24 octobre, Abel déclarait positivement qu’il ne connaissait pas encore Fourier.

On ne prétendra pas, pour sortir d’embarras, que la demande de présenter un Mémoire à l’Académie, que la requête adressée à Fourier et acceptée après bien des sollicitations, se rapportent à la visite que presque chaque auteur fait au secrétaire dans son cabinet, quelques minutes avant l’ouverture de la séance : en effet, un immense éclat de rire et une réfutation en forme feraient promptement justice de cette explication jésuitique.

Je puis donc, sans me montrer trop sévère, dire que sur le fait de la présentation du Mémoire de M. Abel, l’article de la Biographie universelle inculpe avec une impardonnable légèreté notre illustre Académie et le digne secrétaire qu’elle s’était donné.

Examinons ce que le Mémoire d’Abel devint, après avoir vaincu, pour arriver à la simple présentation, des difficultés jusque-là sans exemple, même pour les traités sur la quadrature du cercle et le mouvement perpétuel :

« Par cette nonchalance des géomètres modernes, dont chacun d’eux à son tour est devenu victime, et qui fait qu’en général on ne lit presque jamais les ouvrages des