Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/544

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sur le bureau du président. Heureusement d’aussi absurdes règlements n’existent pas et n’ont jamais existé.

Je lis dans la lettre d’Abel du 24 octobre, que j’ai si souvent citée : « M. Cauchy est celui des mathématiciens (français) qui sait le mieux comment les mathématiques, pour le moment, doivent être traitées. Il y a des choses excellentes, mais sa manière manque de clarté. Je ne le compris presque point d’abord, mais à présent je suis en train. » ‘

Faudrait-il s’étonner si M. Cauchy, à son tour, n’avait pas de prime abord facilement apprécié les idées entièrement nouvelles d’Abel ; s’il lui avait fallu aussi quelque temps pour se mettre en train. On doit remarquer qu’Abel était retourné en Norvége. Quand les matières sont abstruses et neuves, les explications verbales des auteurs peuvent seules hâter les Rapports.

Après avoir quitté Paris en janvier 1827, Abel alla de nouveau visiter Berlin. De cette ville il se rendit à Copenhague. Son retour à Christiania eut lieu au mois de mai.

La Biographie universelle nous le représente « sans aucune place…, sans aucun secours…, dénué de toute ressource… Le délaissement commence à miner su santé…, il ne pouvait parvenir, à force de découvertes, à vaincre l’indifférence. ; c’est dans cet état d’abandon et de souffrance qu’il écrivit ses beaux Mémoires… Tant de travaux remarquables, après lui avoir mérité l’estime de l’Allemagne, forcèrent les géomètres français à s’occuper de lui… Abel, après avoir langui encore plus de six mois dans le malheur, mourut le 6 avril 1829, aux