Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/585

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amour de la science. Il apercevait devant lui un long avenir d’utilité et de gloire ; il croyait n’avoir point encore couronné le magnifique monument élevé de ses mains aux sciences naturelles. Ces regrets donnés à de futurs travaux, à des découvertes qui germaient dans une inépuisable intelligence, furent de courte durée. Après avoir pourvu par des arrangements particuliers à la publication de ses ouvrages inachevés ; après avoir confié cette tâche importante et sacrée à deux de ses collaborateurs et amis, MM. Valenciennes et Laurillard ; après avoir donné à son frère, qui lui fut toujours si dévoué, à son jeune neveu, de précieuses marques de souvenir, il reporta toutes ses pensées sur la femme si bonne, si distinguée, si respectable, à laquelle il avait uni son existence, et il dicta avec une admirable tranquillité d’esprit, des dispositions inspirées par la plus prévoyante tendresse.

Espérons, Messieurs, que la veuve de l’homme de génie que nous pleurons trouvera, dans les regrets unanimes de l’Europe savante, quelque adoucissement à sa trop légitime douleur ; espérons aussi que les préoccupations politiques resteront muettes sur les bords d’une tombe qui va bientôt recouvrir une des gloires de la France. Cette gloire nous appartient, nous devons tous en être jaloux.

Il y a maintenant dix jours, pendant l’avant-dernière séance de l’Académie, à cette place où les regards des étrangers venajent contempler notre illustre secrétaire avec une si vive curiosité, il me parlait encore des améliorations dont lui seul, peut-être, croyait ses grands

ouvrages susceptibles ; des additions nombreuses qui de-