Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/74

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mique du colossal télescope qui forme maintenant une des merveilles de l’Irlande ?

Y aurait-il eu jamais une puérilité plus digne de mépris que celle dont se serait rendu coupable celui qui, au moment où Watt essayait, par des expériences minutieuses, de donner à la machine à vapeur les perfections qui ont fait la gloire de l’inventeur et la puissance de sa patrie, aurait recherché, si les mains de l’illustre mécanicien étaient couvertes de rouille ou de poussière de charbon ? Quoi qu’il en soit, la raison finit par triompher de ridicules préjugés, et Gay-Lussac entra à la chambre des pairs.


MORT DE GAY-LUSSAC. — SES DERNIÈRES PAROLES. — IL FAIT BRÛLER SON TRAITÉ INTITULÉ Philosophie chimique.


Gay-Lussac vit approcher sa fin avec la résignation que doit inspirer une conscience pure ; il envisagea avec calme non-seulement la mort, mais encore le mourir, comme eût dit Montaigne.

Lorsque arriva à Paris, comme un coup de foudre, la triste nouvelle que la santé de notre confrère inspirait de vives inquiétudes, un de ses amis s’empressa d’écrire à la famille désolée qui l’entourait, pour savoir la vérité. Gay-Lussac voulut répondre lui-même.

Voici quelles furent les paroles du mourant :


« Mon cher ami,

« Mon fils vient de me parler de la lettre que vous lui avez adressée. Il n’est que trop vrai que j’ai un pied dans la tombe et que bientôt elle se fermera sur moi ; mais je