Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/110

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démie pour 1687. Gersten publia, en 1733, un long Mémoire destiné à prouver que telle est en effet l’unique origine de l’humidité qui pendant un temps serein se dépose à la surface des corps. Musschenbroek adopta d’abord les idées de Gersten ; mais il admit ensuite qu’il existe trois espaces de rosées l’une, suivant lui, plus dense que les autres, s’élève des lacs, des rivières, des marais ; une seconde sort des plantes et de la terre ; une troisième tombe d’en haut. Dufay chercha, en 1730, à faire revivre le système du physicien allemand ; plusieurs météorologistes modernes l’ont également adopté il ne sera donc pas inutile de rapporter ici quelques traits de l’examen que le Dr Wells en a fait.

On remarquera d’abord que l’expérience de la cloche renversée, en la supposant exacte, prouve seulement que les vapeurs terrestres peuvent donner naissance à une certaine quantité de rosée et non pas qu’elles en sont l’unique cause. Dufay puisait son principal argument dans une observation fort exacte qu’il avait faite c’est que la rosée se montre d’autant plus vite sur les corps, qu’ils sont placés plus près de terre ; mais cela s’explique tout naturellement d’après la théorie du Dr Wells car, dans une nuit calme et sereine, les couches inférieures de l’air, généralement plus froides que les couches élevées, doivent arriver plus tôt que celles-ci au degré d température où elles abandonnent une partie de leur humidité. On pourrait ajouter, s’il était nécessaire, qu’un flocon de laine placé sur le milieu d’une planche horizontale et élevée, et garanti, par conséquent, de tout courant de vapeur ascendante, se charge néanmoins d’une