Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/125

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température de l’atmosphère sur le rivage surpassait celle de la rivière.

Le 11 juin, à 6 heures du matin, au-dessous du pont de Passau, les températures du Danube, de l’Inn et de l’Ilz, au point où ces rivières se joignent, étaient respectivement et tandis que sur le rivage un thermomètre exposé à l’air marquait seulement. Dans ces circonstances, un brouillard épais régnait sur toute la largeur du Danube, une brume peu intense couvrait la surface de l’Inn, et la brume légère qu’on apercevait sur l’Ilz était l’indice de la faible précipitation d’humidité que pouvait occasionner le mélange de l’atmosphère de la rivière avec l’atmosphère à peine plus froide venant du rivage.

L’eau, comme on l’a vu plus haut, se refroidit moins que la terre par voie de rayonnement parce qu’une molécule superficielle liquide s’enfonce dans la masse dès qu’en perdant quelque chose de sa température primitive elle est devenue plus lourde. Si cette augmentation de densité n’accompagnait pas la diminution de chaleur, les liquides et les solides offriraient des effets tout pareils. Or, il existe une température au-dessous de laquelle l’eau, loin de se condenser en se refroidissant, se dilate au contraire cette température est d’environ du thermomètre centigrade. Une masse d’eau dont la température serait de se refroidira donc à la manière des corps solides : les particules auxquelles le rayonnement aura enlevé une portion de leur chaleur n’en resteront pas moins à la surface, et le froid ne descendra dans la masse fluide que par voie de conductibilité. L’eau et la