Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/143

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calorifique moins grande qu’en tout autre lieu de la Terre, ne sont pas démonstratives. Cet article, comme de raison, n’a point obtenu l’assentiment de M. Daniell, qui y a répondu dans le Journal de l’Institution royale, mais de manière à laisser voir avec trop d’évidence, je crois, que mes objections l’avaient profondément blessé. Les efforts qu’il a faits pour paraître plaisant ne lui ont pas réussi, et montrent seulement à découvert les traces d’un amour-propre irrité. Je reproduis ici la réponse que je lui fis en 1825 dans le tome xxix des Annales de chimie et de physique.

Les accents de la louange sont si doux ! Les journalistes anglais avaient si unanimement applaudi aux élucubrations de M. Daniell ! Pourquoi me suis-je avisé de mêler une voix importune à celles qui proclamaient son livre le plus important ouvrage sur la science pratique qu’on ait publié dans les temps modernes (the most important work upon practical science wich has appeared in modem times) ? Je reconnais, mais trop tard, que l’amour de la vérité m’a jeté dans une démarche inconsidérée. Au lieu d’une simple discussion scientifique dont je m’étais résigné à courir les chances, je vais avoir à me débattre contre des accusations de plus d’un genre, et au nombre desquelles je n’ai pas vu figurer sans quelque étonnement, je l’avoue, celle de partialité nationale. Mon adversaire, heureusement, par une condescendance dont je lui sais un gré infini, m’a laissé cette fois la possibilité de lui répondre, et je m’empresse d’en profiter.

Il y a dans le Mémoire de M. Daniell deux choses distinctes les observations et les conséquences qu’il en a