Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/145

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à des observations dans lesquelles l’instrument reposait sur de l’herbe ou était suspendu à une assez grande hauteur au-dessus du sol, il me paraît encore évident aujourd’hui que cette dissemblance d’exposition a dû influer notablement sur les résultats. M. Daniell, comme on peut, le conclure du passage de son qui précède, ne serait pas éloigné d’en convenir lui-même si les observations étaient peu nombreuses. Les conséquences auxquelles il est arrivé ne lui semblent incontestables que par la seule raison qu’il les déduit de la totalité des observations équinoxiales comparées à la totalité de ses observations de Londres. J’aurais donc eu raison, suivant lui de désirer qu’une couche de terreau, à Sierra-Leone, à Bahia et à la Jamaïque, eût, comme en Angleterre, touché la boule du thermomètre exposé au Soleil, si l’on n’y avait fait, par exemple, que dix observations ; mais dès qu’on en a réuni vingt, cette circonstance devient indifférente, l’erreur constante disparaît, l’objection n’a plus de poids. M. Daniell, je lui demande bien pardon d’être obligé de le faire remarquer, raisonne ici comme ce marchand qui perdait sur chaque objet de sa vente en détail et se rattrapait sur la quantité.

Je trouve, dans la Réponse de M. Daniell, cette phrase : « On a objecté que tous les thermomètres (ceux qui étaient destinés à donner la mesure du rayonnement solaire) ne titrent pas placés partout à la même distance du sol et de la végétation qu’ils ne furent pas également garantis des courants d’air, etc., etc. » L’objection tirée des courants d’air est fort bonne, mais elle ne m’appartient pas, comme on pourra s’en assurer en relisant la dis-