Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/151

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eune des expériences météorologiques qu’il a tentées. Personne moins que moi n’élèvera de soupçons à cet égard et M. Daniell prend un soin fort inutile quand il a l’air le s’instituer le défenseur d’un savant que je n’ai point critiqué. Pour ce qui le concerne personnellement, ma confiance n’est pas tout à fait la même aussi avant de m’incliner respectueusement devant sa dernière assertion, moi qui n’ai point l’avantage de connaître par expérience le ciel de la zone torride, j’ai cherché dans les recueils météorologiques, si les brumes y sont aussi rares qu’il l’assure. Les passages suivants, extraits des intéressants Mémoires de M. Dorta, éclairciront, je pense, suffisamment la question : « Cette année ( 1785) a été remarquable par des brouillards qui se sont maintenus permanents de jour et de nuit. Il y a eu des mois entiers durant lesquels on n’a découvert ni les étoiles, ni les planètes. Dans les quatre derniers mois, sur éclipses des satellites de Jupiter qui devaient être visibles à Rio-Janeiro, je n’ai pu en observer que  » (Mémoires de Lisbonne, tome ii, p. 369.)

« Le brouillard commença en 1786, à Rio-Janeiro, avec le mois d’avril, et alla ensuite en augmentant durant le reste de l’année, ce qui mit obstacle à toutes les observations astronomiques que j’avais projeté de faire, en sorte que sur éclipses visibles des satellites de Jupiter, seulement furent observées. » (Mémoires de Lisbonne, t. iii, p. 70.)

Si M. Daniell prétendait que les brumes ne se montrent ainsi qu’à Rio-Janeiro que c’est là un phénomène local pour le détromper, j’emprunterais la phrase sui-