Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

courantes. Un maître de forges des Vosges lui a appris que, pour empocher la glace de se former au fond du ruisseau qui alimente son usine, il est obligé de faire enlever, tous les ans, les pierres et autres corps étrangers dont le lit se trouve accidentellement couvert.

§ 10.

Au commencement du mois de février 1830, M. Duhamel ayant cassé la glace dont la Seine était recouverte à sa surface, un peu au-dessous du pont de Grenelle, à ou mètres du bord, trouva sur le fond une couche de glace continue de d’épaisseur. Il s’en procura même plusieurs fragments. Dans cet endroit l’eau avait plus de mètre de profondeur. Elle marquait zéro à toutes les hauteurs. Le courant était assez rapide.

L’expérience de M. Duhamel a le défaut, comme celle de Hales que j’ai rapportée plus haut, d’avoir été faite près du bord. Je ne pouvais pas cependant me dispenser de la citer ; car il n’existe jusqu’ici, à ma connaissance, aucune autre observation directe, faite par un homme de science, de la congélation du fond de la Seine.

§ 11.

J’ai déjà dit que les physiciens ne croyaient pas que les glaces flottantes pussent se former au fond des eaux ; on doit donc s’attendre à ne trouver rien de bien substantiel dans l’aperçu que je vais présenter des spéculations théoriques auxquelles ce phénomène a donné naissance.