Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/188

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tions que le mouvement du liquide doit apporter ce que nous venons de trouver.

L’effet de ce mouvement, quand il est un peu rapide, quand il engendre des remous, quand il s’opère sur un lit raboteux ou inégal, est de mêler incessamment toutes les couches. L’ordre hydrostatique sur lequel nous avons tant insisté est bouleversé. L’eau la plus légère ne flotte plus alors constamment à la surface les courants la précipitent dans la masse, qu’elle va refroidir, et qui bientôt se trouve avoir partout une égale température.

En résumé, dans une épaisse masse d’eau stagnante, le fond ne saurait descendre au-dessous de Dans cette même masse agitée, la surface, le milieu, le fond, peuvent être simultanément à zéro.

Il ne nous reste plus qu’à examiner pourquoi, lorsque cette uniformité de température existe ; pourquoi, lorsque toute une masse liquide est à zéro, la congélation s’opère par le fond et non par la surface.

Or, qui ne sait que pour hâter la formation des cristaux dans une dissolution saline, il suffit d’y introduire un corps pointu ou à surface inégale que c’est autour des aspérités de ce corps que les cristaux prennent principalement naissance et reçoivent de prompts accroissements ? Eh bien, tout le monde peut s’assurer qu’il en est de même des cristaux de glace ; que si le vase où doit s’opérer la congélation présente une fente, une saillie, une solution de continuité quelconque, la fente, la saillie, la solution de continuité, deviendront comme autant de centres autour desquels les filaments d’eau solidifiée se grouperont de préférence.