Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 8.djvu/196

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la Terre a donc été anciennement fluide.

Il reste à découvrir la cause de cette antique fluidité.

J’ai annoncé en tête de ce chapitre que cette cause était le feu mais il s’en faut de beaucoup qu’on se soit unanimement accordé sur ce point. Les géologues de l’école neptunienne n’ont voulu admettre qu’une fluidité aqueuse. Suivant eux, les matières terrestres, dont les propriétés sont si diverses, étaient originairement dissoutes dans un liquide, et la charpente solide du globe s’est formée par voie de dépôt ou de précipitation. Les plutoniens, de leur côte, rejettent toute idée de dissolvant. Pour eux la fluidité des principes constituants du globe fut jadis le résultat d’une très-haute température ; la surface s’est solidifiée en se refroidissant.

Les deux écoles, j’ai presque dit les deux sectes, tant elles montrèrent d’acrimonie, se combattirent par des arguments peu décisifs, empruntés aux phénomènes géologiques, et qui laissaient les esprits rigides en suspens. Le vrai moyen de mettre un terme au débat était évidemment d’examiner s’il existait au sein du globe des Il restes, des indices certains de la chaleur d’origine invoquée par les plutoniens. Tel est le problème dont les physiciens et les géomètres, par des efforts communs, sont parvenus à donner une solution satisfaisante.

Dans tous les lieux de la Terre, dès qu’on est descendu le à une certaine profondeur, le thermomètre n’éprouve plus ni variation diurne ni variation annuelle : il marque constamment le même degré et la même fraction de degré, pendant toute l’année et pendant toutes les années. Voilà le fait que dit la théorie ?